24 avril 1921, le dimanche sanglant de Bolzano (Bozner Blutsonntag)

Aldania a écrit:Le 24 avril 1921 à Innsbruck (Autriche) , un référendum avait lieu pour obtenir l'annexion du Tyrol à l'Allemagne.

http://www.aldania.at/startarchiv/17-index.htm
Nous voulons un plébiscite au Tyrol en 1921

L'autodétermination sur le sort de son propre pays a été exigée sur la base des 14 points du président américain Wilson, mais...

Le vote du 24 avril 1921 a donné le résultat suivant:
Bulletins valides: 147.107
Oui: 145 302
No: 1,805
Votes en%: 98,77%

Mais qu'importe la volonté du peuple si les vainqueurs de la guerre ne le permettent pas? La France, toujours haineuse 3 ans après la fin de la guerre, a résisté avec véhémence et les Etats-Unis ont "oublié" leurs propres promesses.
http://www.aldania.at/startarchiv/17-index.htm

 
   

Wiki Italie a écrit:
De même à Bolzano il a été décidé d'organiser un plébiscite sur la séparation d'avec l'Italie qui se tiendrait au sein de la foire de Bolzano, ouvert uniquement aux citoyens germanophone puisque les participants italophones avaient été exclus de la foire. Aussi les fascistes ont pris cela pour une provocation.

https://en.wikipedia.org/wiki/Bloody_Sunday_(Bolzano)
La foire de Bolzano

Les fascistes italiens

Pendant la Foire, un groupe d'intervention fasciste placé sous les ordres d'Achille Starace comprenant 280 fascistes venus principalement de Vérone et 120 de Bolzano même, s'est installé sur la place Obstplatz.

L'action était prévue depuis longtemps et était connue des autorités italiennes. Mais ceux-ci n'ont pris aucune mesure. Les voyous étaient tous préparés et équipés en conséquence, ils étaient armés de pistolets, de gourdins et de grenades à main.



Le défilé de costumes traditionnels

Pendant le défilé de costumes traditionnels organisé par la Fédération syndicaliste du Sud Tyrol qui ouvrait la Foire, ce groupe fasciste a attaqué aveuglément le cortège et les associations. Quarante-cinq personnes se sont retrouvés au sol, certaines très grièvement blessées.


Franz Innerhofer
Franz Innerhofer, un enseignant de l'école primaire de Marling qui accompagnait ses élèves lors d'une procession traditionnelle, a été tué par des tirs d'armes à feu, alors qu'il cherchait à s'abriter avec un écolier à la porte du palais voisin de Stillendorf.

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=2&pos=3&area=11&ID_LINK=3786
Le palis Stillendorf

L'armée n'est intervenue qu'après l'attaque, mais n'a pas protégé les attaqués, mais les fascistes. Ils ont été reconduits à la gare, où ils ont pu commencer leur voyage de retour sans être dérangés sauf deux d'entre eux qui ont été arrêtés mais n'ont jamais été jugés.

La population du Tyrol du Sud a été stupéfaite par cette action barbare. Elle était déjà habituée au fait que les troupes de voyous fascistes utilisent la force pour arracher les étiquettes allemandes des magasins, mais les attaques ciblées contre des personnes étaient rares.


https://www.lyskirchen.com/newsletter-archiv/newsletter-24-04-2016/
Bozner Blutsonntag en allemand, le dimanche sanglant de Bolzano (Bolzano Bloody sunday en anglais) et "Domenica di sangue" en italien

Le syndicat a déclenché une grève générale à Bolzano dans la soirée du même jour en réponse à l'attaque.
Mais le fasciste italien Mussolini s'en fichait. C'est devenu encore plus clair:

Mussolini a écrit:"... la bombe de Bolzano n'était qu'un premier avertissement solennel que les poignards et le pétrole des fascistes étaient toujours prêts pour les Allemands du Tyrol du Sud."

Les funérailles de Franz Innerhofer

Le 26 avril 1921, un imposant cortège funèbre a eu lieu qui a conduit le cercueil d'Innerhofer dans les rues de Bolzano et à travers le Val d'Adige jusqu'à Marling, son lieu de naissance et son lieu de sépulture.

Bien que Luigi Credaro, commissaire général civil de la Tridentina de Venise, et Giovanni Giolitti lui-même, alors président du conseil, aient encouragé les enquêtes, les coupables n'ont jamais pus être identifiés.

   
 

Les deux hommes ont été libérés le 2 mai 1921 après que Benito Mussolini soit venu à Bolzano forcer la libération de ses compagnons de combat accompagné de 2 000 fascistes.

Et Mussolini a clairement menacé:

Mussolini a écrit:"Si les Allemands des deux côtés du Brenner ne se soumettent pas, alors les fascistes leur apprendront l'obéissance.

En Italie, plusieurs centaines de milliers de fascistes sont prêts à détruire et à dévaster le Tyrol du Sud pour laisser entrer le tricolore qui souffle sur la Vetta d'Italia.

Si les Allemands doivent être battus et écrasés pour l'accepte, eh bien, nous sommes prêts. De nombreux Italiens se sont formés dans ce domaine. "
http://www.aldania.at/startarchiv/17-index.htm

   
 


La marche sur Bolzano (1er / 2 octobre 1922)

C'est pour ainsi dire la répétition générale de la "Marche sur Rome" du 27 octobre, au cours de laquelle Mussolini est arrivé au pouvoir le 30 octobre 1922.

C'était le début de la fin du caractère allemand séculaire de la ville et de l'administration efficace du maire Julius Perathoner :

• de 1901 à 1911, député du Reichsrat à Vienne,
  
• de 1902 à 1907, député d'Innsbruck
  
• et dernier maire allemand de Bolzano (Bozen), élu en 1895
  
  

il est démis de ses fonctions par Mussolini et les fascistes en octobre 1922.

L'année précédente les hordes fascistes du "dimanche du sang" avaient appelé à sa démission en chantant. Il ne s'est pas plié non plus à la dernière demande de démission du groupe local de Bolzano Fascio le 29 septembre 1922, ni à la demande que l'école Impératrice Elisabeth, alors la plus grande et la plus moderne de la ville, soit disponible pour enseigner en italien.

Alors, le 1er octobre 1922, sous la direction d'Achille Starace, qui devint plus tard le secrétaire général du Partito Nazionale Fascista (PNF:Parti fasciste italien), plusieurs centaines d'adeptes de Mussolini du nord de l'Italie ont marché sur Bolzano, occupé l'école, pris d'assaut la mairie le 2 octobre et ont hissée le drapeau tricolore italien.

Achille Starace a écrit:"Il n'y a qu'une seule loi, et cela signifie l'Italie!"

Le propriétaire Julius Perathoner a ensuite été dépossédé par le gouvernement romain, qui était encore démocratique à l'époque, sous le (faible) libéral Luigi Facta, et plus tard par il a été remplacé par un maire fasciste (Podestà).

https://de.wikipedia.org/wiki/Bozner_Blutsonntag
https://it.wikipedia.org/wiki/Domenica_di_sangue_(1921)
https://en.wikipedia.org/wiki/Bloody_Sunday_(Bolzano)

https://es.wikipedia.org/wiki/Archivo:Ubi_Rex,_ibi_Lex_-_ubi_Dux,_ibi_Lux_-_Municipio_di_Bressanone.jpg
que je traduirais par : Où est le roi, est la loi! Où est le Duce est la lumière!

Et notre ami Tribus... où est-il dans tout ça?

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=3&pos=2&area=11&ID_LINK=3790
Bolzano en 1915

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=2&pos=3&area=11&ID_LINK=3789
1908 - Le téléphérique électrique Bozen-Kohlern.

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=3&pos=1&area=11&ID_LINK=3789
1913 - Le téléphérique de Bozen à Kohlern.

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=2&pos=1&area=11&ID_LINK=3789
Bolzano en 1906-1907 pendant la guerre

https://it.wikipedia.org/wiki/Bolzano#Dal_1918_al_1945
Bolzano avec au fond le Gruppo del Catinaccio qui fait partie des Dolomites

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=3&pos=3&area=11&ID_LINK=3789
Le monument de la Victoire contre l'Autriche-Hongrie

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=4&pos=3&area=11&ID_LINK=3790
L'allée du 9 mai et la place Siegesplatz en 1933

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=5&pos=1&area=11&ID_LINK=3790
Les monuments, les arbres et la fontaine de la légion romaine en 1938

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=5&pos=2&area=11&ID_LINK=3790
Place du 9 mai et des empires en 1939-40

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=1&pos=6&area=11&ID_LINK=3788
La piscine immédiatement après sa construction en 1935

https://www.deutschlandfunkkultur.de/100-jahre-abtrennung-suedtirols-italienisch-wider-willen.976.de.html?dram:article_id=458536
Aux yeux de nombreux Tyroliens du Sud, symbole de l'injustice passée : le clocher du village de Graun, victime d'un barrage conçu par Mussolini

https://www.gemeinde.bozen.it/photogallery.jsp?page_293=2&pos=1&area=11&ID_LINK=3788
L'organisation fasciste de loisirs en 1936 : l'Opera national Dopolavoro

https://www.sentres.com/en/piazza-della-vittoria-square
La place de la Victoire construite en 1936 par Marcello Piacentini

http://www.artspecialday.com/9art/2017/09/22/architettura-fascista-tutela-controversie/
La maison des fascistes construite par Giuseppi Terragni en 1939

       
     
   
 


Plus tard quand Tribus était déjà en France

Le Point a écrit:Mais en 1938 quand Hitler pratique l'Anschluss en Autriche, les gens de Bolzano trépignent et rêve de redevenir autrichiens.
Hitler, qui ne souhaite pas se fâcher avec Mussolini, signe un compromis en 1939 : les habitants peuvent opter pour la nationalité allemande, mais à condition de quitter l'Italie. 85 % des Tyroliens du Sud se déclarent "optants". Mais avec la guerre, seule une minorité partira s'établir en Allemagne, et dans les territoires conquis en Pologne.

Dans ce pays autrefois déjà on était antisémite. Ferdinand II, roi du comté du Tyrol de 1564 à 1595 imposait aux juifs non pas une étoile, mais un cercle jaune, qu'ils devaient coudre sur leurs vêtements. Lorsqu'un juif était pris trois fois sans ce cercle jaune, il était expulsé définitivement du Tyrol.
Les nazis n'ont fait que copier cet ancêtre.

Le bourreau de Bolzano

L'Italie persécute les juifs, mais, contrairement aux nazis, elle ne les extermine pas. Tout change à partir du 8 septembre 1943, avec l'effondrement du pouvoir fasciste. Le Tyrol du Sud passe directement sous administration allemande, échappant à la République de Salò. De nombreux habitants s'engagent dans les SS et collaborent activement aux persécutions contre les juifs. L'ordre d'arrestation immédiate de tous les juifs est signé le 9 septembre 1943.

Si le responsable du camp d'internement de Bolzano, Michael Seifert, est un SS d'origine ukrainienne, la plupart des gardiens sont des Tyroliens du Sud. "Ce sont les plus sadiques", assurent certains livres d'histoire, qui qualifient carrément le centre de Bolzano de "camp de concentration". De ce camp de concentration les juifs étaient ensuite envoyés en camp d'extermination.

Extradé du Canada où il se cachait, Michael Seifert, surnommé "le bourreau de Bolzano", n'a été condamné à la prison à vie par la justice italienne qu'en 2002. Il est mort en 2010.